Enseignements du lundi 18 août après-midi
Question:
Comment aider quelqu'un atteint de la maladie d'Alzheimer ?
Réponse du Dalai Lama :
Je ne suis pas un expert mais je dirai qu’il faut entourer la personne et lui montrer son affection.
Quelle est notre part de liberté si les causes s’enchaînent ?
Le principe même de cause à effet est précisément ce qui permet d’agir sur les choses. L’impermanence des choses permet d’intervenir, de changer les choses. La loi de causalité ne signifie pas que les choses sont déterminées. Peut être que, pour les objets inanimés, on peut dire que les lois sont « automatiques », car le choix n’intervient pas dans les processus de transformation, mais pour ce qui est soumis à la loi karmique, nos actions, nos choix, influencent le cours de notre vie présente et de nos vies futures.
Egalement, tout dépend de la façon dont nous examinons les choses, à court ou à long terme. Si c’est avec sagesse, c’est-à-dire à long terme, le processus de conscience nous rend architecte de notre propre vie.
Comment l’éducation des enfants peut elle enseigner que l’attachement au moi et au mien est un poison ?
Je pense que l’attachement est biologiquement une émotion nécessaire, inscrite dans notre patrimoine humain. Nous en avons besoin pour rassembler les conditions utiles à notre survie. Quelqu’un qui serait dépourvu d’attachement et de colère, sans doute ne survivrait il pas. Il faut acquérir la sagesse, la compréhension que ce sont des facteurs de survie.
Pour un jeune enfant qui n’a pas encore les capacités de raisonnement nécessaire à comprendre cela, il est naturel qu’il éprouve ces pulsions et, à ce moment là, pour préparer l’avenir, il est important qu’il bénéficie d’affection constante et d’un environnement ou l’amour règne. Et, plus tard, viendra l’éducation, le temps de cultiver les valeurs de compassion et d’altruisme. Je crois que ce processus est permis au cours de l’existence mais qu’au plus jeune âge, il est normal que l’attachement puisse même engendrer un peu de colère de temps en temps.
Quelle est la place des femmes dans le bouddhisme ?
Au départ, le bouddha a donné l’égalité aux hommes et aux femmes, cependant, il y avait une ordination pour les hommes et une pour les femmes, mais les hommes étaient assis devant les femmes. On dit aussi que les 100 dernier kalpas du cycle des résurrections sont des vies d’hommes.
La capacité d’Eveil est absolument égale chez les hommes et chez les femmes. Il y a donc des bouddhas hommes et femmes.
Historiquement, au début, les tribus étaient isolées les unes des autres et puis, quand elles ont grandi et qu’elles ont du se partager des choses, des territoires, des richesses, il a fallu nommer des chefs. Naturellement, dans ce type de société, celui qui pouvait faire régner l’ordre devait régner par la force, d’où une succession de règnes males.
Ceci dit, à mesure que l’on a évolué vers des sociétés modernes, basées sur l’éducation, avec moins de luttes physiques, on s’approche d’une égalité des hommes et des femmes dans le pouvoir. Cependant, l’éducation ne suffit pas. Nous avons besoin d’une société altruiste et compatissante.
Et là, on s’aperçoit que, biologiquement, les femmes, les mères, sont plus naturellement soucieuses du bien être, du soin des autres. De même qu’il y a plus d’infirmières que d’infirmiers dans les hôpitaux, il y a plus de bouchers que de bouchères dans les abattoirs. Les femmes sont plus portées vers la compassion, elles devraient donc avoir un rôle de plus en plus important. Ceci dit, les hommes peuvent développer l’objet infini de leur compassion et donc s’efforcer d’être au moins leur égal
Le Dalai Lama peut il se réincarner en femme ?
La première fois que cette question m’a été posée, c’était déjà en France, il y a longtemps de cela.
Le but de la réincarnation dans le bouddhisme, c’est d’être utile aux autres et si les conditions sont telles qu’une femme a plus de possibilités d’être utile à cela dans la société, alors, un Dalai lama non seulement pourrait mais devrait se réincarner en femme. Et j’ajouterais que, si de surcroît elle pouvait être agréable à regarder, ce serait encore mieux ! ! (fou rire) Car une figure avenante permet aux autres de s’ouvrir plus facilement.
Est-ce que l’on peut être adepte de la non-violence et, en même temps, jouer à des jeux violents sur ordinateur ?
Si nous avons développé une profonde conviction pour la non-violence et que toute forme d’agressivité n’apparaît plus dans notre esprit, alors, la vision d’images violentes peut être une confirmation que la non-violence est la seule manière de faire pour l’humanité, cela renforcera les convictions.
En revanche, pour une personnes plus jeune, un enfant qui n’a pas encore eu le temps de développer cette conviction, cela peut les amener à croire que la violence, tuer, est quelque chose de normal, d’acceptable et donc, cela est très néfaste.